Dépister et traiter le cancer du sein
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Dépister et traiter le cancer du sein
En Suisse, 6500 femmes et 50 hommes développent un cancer du sein chaque année. À partir de 50 ans, le risque de maladie augmente.

Le cancer du sein suscite des craintes chez toutes les femmes. Les chances de guérison sont meilleures lorsqu’il est détecté tôt. Anna Zahno, responsable du service d’information et de conseil de la Ligue suisse contre le cancer, recommande donc aux femmes de participer aux programmes de dépistage et de surveiller tout changement au niveau des seins.
Signes de cancer du sein
La plupart des femmes s’alarment lorsqu’elles sentent une grosseur dans le sein ou l’aisselle. Cependant, le cancer du sein peut aussi entraîner une hypertrophie ou une modification de la forme ou de couleur de la peau (rougeur) du sein. Une altération de la peau – capitons, peau d’orange, rougeur… – de la peau, une rétraction ou une inflammation du mamelon, ainsi que l’écoulement de liquide chez les femmes qui ne sont ni enceintes ni allaitantes, peuvent également être des signes de cancer du sein.
Anna Zahno conseille aux femmes de faire examiner tout changement: «Parfois, ce n’est rien de grave.» Néanmoins, le cancer du sein n’entraîne pas toujours une modification mammaire ou une masse palpable. Il est donc important que les femmes de plus de 50 ans, même sans symptôme, passent régulièrement une mammographie.
Facteurs de risque du cancer du sein
Le risque de cancer du sein peut être accru pour des raisons génétiques. Cela s’applique aux mutations génétiques BRCA1 et BRCA2. Cinq à dix pour cent des femmes atteintes d’un cancer du sein sont concernées par ces mutations ou d’autres mutations connues.
Mais celui-ci peut également survenir dans des familles sans mutation génétique. Si votre mère, votre sœur ou votre fille tombe malade, votre risque personnel augmente. Toutefois, le cancer du sein touche souvent des femmes sans antécédents génétiques ni familiaux, et qui mènent une vie saine.
Le mode de vie joue un rôle dans tous les cancers. Une alimentation équilibrée, de l’exercice physique, le maintien d’un poids corporel normal et l’abstention de tabac et d’alcool réduisent le risque.
Diagnostic du cancer du sein
En cas de suspicion, une mammographie et souvent une échographie sont réalisées. «Si le tissu mammaire est très dense, une IRM peut remplacer la mammographie», explique Anna Zahno. Si les soupçons se confirment, une biopsie – prélèvement d’un tissu- est réalisée pour rechercher des cellules cancéreuses. Selon la situation, on détermine si la tumeur a déjà formé des ramifications (métastases), par exemple dans le foie, les poumons ou les os.
Traitement du cancer du sein
Le traitement dépend du stade de la maladie et se fait de manière individuelle et personnalisée. Anna Zahno précise à ce sujet: «Si la tumeur peut être enlevée avec une marge de sécurité, on opère souvent en conservant le sein, puis on recours à une radiothérapie.» Si la tumeur est agressive ou à un stade avancé, une chimiothérapie est souvent nécessaire avant ou après la chirurgie.
En cas de cellules cancéreuses hormonodépendantes, un traitement antihormonal est recommandé pendant cinq à dix ans. Pour le cancer du sein avec métastases, on envisage, selon les cas, une immunothérapie ou une thérapie ciblée. Souvent, les traitements sont administrés simultanément ou successivement. La Ligue contre le cancer recommande de se faire traiter dans un centre du sein certifié.
Utile pendant le traitement
Pour de nombreuses femmes, l’exercice physique, comme le yoga ou la marche, est bénéfique pendant la thérapie. Cela permet de réduire la fatigue et le risque de récidive tumorale. Pour certaines femmes, il est utile que leur routine quotidienne ne change pas pendant le traitement. D’autres ont besoin de plus de temps pour elles.
Mastectomie et reconstruction mammaire
Aujourd’hui, trois patientes sur quatre subissent une chirurgie conservatrice du sein, suivie d’une radiothérapie. Selon Anna Zahno, la radiothérapie est nécessaire pour tuer les éventuelles cellules tumorales encore présentes. Une mastectomie est souvent nécessaire lorsque plusieurs nodules sont répartis sur le sein, ou en présence d’une très grosse tumeur, d’un cancer du sein inflammatoire ou très agressif, ou lorsque la tumeur a déjà envahi la peau ou la cage thoracique.
Après une mastectomie, certaines femmes renoncent à une reconstruction mammaire et utilisent des prothèses en silicone dans leur soutien-gorge. Si une reconstruction est souhaitée, un implant en silicone peut être inséré immédiatement après la mastectomie. Selon la constitution de la femme, le sein peut également être reconstruit avec ses propres tissus, provenant par exemple du ventre. Cette option nécessite généralement plusieurs interventions et n’est souvent pas réalisée immédiatement après la mastectomie.
Chances de survie au cancer du sein
Aujourd’hui, 88% des femmes sont en vie cinq ans après la maladie. De plus en plus de femmes peuvent être guéries. Le dépistage précoce augmente les chances de guérison. Anna Zahno fait cependant remarquer que des femmes meurent encore du cancer du sein, surtout s’il s’agit de tumeurs agressives.
Aide en cas de cancer du sein
Cette maladie entraîne une modification de l’image corporelle. De nombreuses femmes ont du mal à accepter la perte de leurs cheveux et la modification ou l’absence de leurs seins. Anna Zahno explique: «Le cancer du sein touche la féminité et peut affecter la relation de couple.» Pour beaucoup de femmes, il est bon de pouvoir échanger avec un spécialiste de la Ligue InfoCancer, même si celui-ci ne peut pas donner de recommandations thérapeutiques. La Ligue InfoCancer de la Ligue suisse contre le cancer informe et conseille les personnes concernées, leurs proches et toutes les personnes intéressées sur toute question relative au cancer. Ce service est gratuit pour les appelants.
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